Google déploie Emergency Live Video : la fonctionnalité d'appels vidéo d'urgence est désormais disponible sur Android

Apple a pris l'initiative en 2024, et Google répond maintenant. La société de Mountain View a officiellement déployé la diffusion en direct des appels d'urgence sur Android. Cette fonctionnalité, qui est compatible avec Android 8 et supérieur, permet de convertir votre téléphone en un instrument d'analyse à distance pour les pompiers ou la police. Voici le fonctionnement.

Il arrive parfois que la voix ne soit pas suffisante. En cas d'urgence médicale, d'accident routier ou d'agression, décrire son entourage peut parfois être irréalisable ou prendre trop de temps. Google a saisi l'importance de cette question et annonce aujourd'hui officiellement Android Emergency Live Video.

Cette fonctionnalité est directement incorporée par Google via une actualisation des Services Google Play. Ce n'est pas juste une application à installer, c'est un élément essentiel qui s'intègre au cœur du système, à condition que vous possédiez un smartphone avec Android 8 ou une version plus récente. On peut dire : pratiquement l'ensemble du parc en service.

Pas juste un appel vidéo ordinaire

Prenez garde de ne pas confondre cela avec un appel via WhatsApp ou FaceTime. Par souci de sécurité et de gestion de crise, le processus est inversé dans ce cas. C'est vous qui déclenchez la vidéo. C'est l'opérateur des services d'urgence qui vous envoie une demande d'accès pendant l'appel.

Une alerte s'affiche alors sur votre écran. Il suffit d'une touche pour confirmer, et la vidéo commence à jouer. Les avantages sont nombreux :

• Guidage médical : un secouriste peut vous montrer comment faire un massage cardiaque ou stopper une hémorragie en analysant la victime.
  
• Localisation visuelle : si vous êtes perdu en forêt ou coincé dans un endroit, l’opérateur peut repérer des points de repère ou de sortie.
  
• Silence forcé : dans une situation où parler vous mettrait en danger, la vidéo parle d'elle même.

Google indique que le flux est sécurisé par un chiffrement de bout en bout. C'est la moindre des choses, mais cela va mieux en le soulignant. Vous avez la maîtrise : vous pouvez interrompre le flux à votre convenance. C'est une méthode pratique qui prévient les déclenchements accidentels tout en offrant aux régulateurs une forme de « vision ».

L'enjeu de l'infrastructure

Google ne fait que reproduire ici. En 2024, Apple a introduit une fonctionnalité analogue, le Emergency SOS Live Video, sur iOS. L'entreprise de Cupertino offre même la possibilité d'envoyer des photos et vidéos depuis la galerie si la diffusion en direct n'est pas envisageable. Google est en train de rattraper son retard, mais compte tenu de la part de marché d'Android, c'est une démarche indispensable.

La véritable question, ce n'est pas le téléphone, mais ce qui se trouve de l'autre côté. Pour que cela fonctionne, le centre d'appel d'urgence doit disposer d'un logiciel compatible. Aux États-Unis, Google collabore avec des partenaires tels que RapidSOS, Motorola Solutions et Prepared911.

C'est là que ça coince pour nous, Européens. Si le déploiement débute aux États-Unis, en Allemagne et au Mexique, la France n'est pas mentionnée parmi les premières étapes.

Nous procédons actuellement à la modernisation de nos centres de traitement (15, 17, 18, 112), cependant cette disparité technologique implique que votre Pixel ou votre Samsung est opérationnel, mais l'assistance à la clientèle pourrait ne pas l'être immédiatement.

Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?

En dépit des contraintes géographiques existantes, c'est un progrès significatif. En assurant la compatibilité avec Android 8 (Oreo), Google s'assure de ne laisser personne derrière. Il n'est pas nécessaire d'avoir le tout dernier Pixel 9 Pro à 1000 euros pour bénéficier d'une aide efficace.

C'est généralement le type de « fonctionnalité » invisible qu'on installe par l'intermédiaire des Google Play Services et qu'on néglige ensuite. C'est à ce moment-là qu'elle distingue la vie de la mort. Google s'engage à élargir la disponibilité de manière progressive. Souhaitons que les services publics en France s'alignent sur ce rythme.