Ford stoppe ses gros projets de voitures électriques et annonce une perte de 19,5 milliards de dollars

Dec 16, 2025Par Conseil Direct
Conseil Direct

C'est formel et c'est brutal. Ford a récemment mis fin au F-150 Lightning, son pick-up entièrement électrique qui était censé transformer l'Amérique. L'entreprise au logo bleu abandonne, subissant une perte sans précédent de 19,5 milliards de dollars et modifiant radicalement sa stratégie.

Il était prévisible, mais la violence de l'annonce choque. Ford a récemment confirmé la fin de production de son F-150 Lightning entièrement électrique. Ce n'est pas une simple rumeur, c'est confirmé. Le fabricant américain renonce à ce qui était censé être son arme principale contre Tesla et Rivian. Et la facture est élevée : un coût comptable de 19,5 milliards de dollars (approximativement 18,7 milliards d'euros).

C'est une confession d'échec colossal. Jim Farley, le dirigeant de Ford, n'y va pas par quatre chemins : il est futile d'investir encore des milliards dans ces « gros véhicules électriques ».

Ils ne sont pas profitables, et d'après ses dires, ils ne le deviendront jamais.

Malgré ses atouts incontestables et sa position de camionnette électrique la plus populaire, le F-150 Lightning était déficitaire sur chaque vente. La demande atteint un maximum, les coûts ne diminuent pas suffisamment rapidement. En somme, c'est un véritable seau d'eau froide.

L'orientation vers l'EREV et le rétablissement du moteur thermique

Alors, Ford a-t-il abandonné l'électrique ? Pas exactement. Toutefois, la stratégie subit un changement radical. Ford substitue le Lightning par un projet de voiture électrique à autonomie prolongée (EREV). En d'autres termes : on conserve une batterie et un moteur électrique, toutefois, on réintègre un moteur à combustion sous le capot qui ne servira qu'à agir comme générateur pour recharger la batterie en conduisant.

Ceci aide à apaiser la préoccupation liée à l'autonomie (surtout en remorquage, le point faible du Lightning), tout en gardant le couple instantané de l'électrique. Le projet de véhicule entièrement électrique, connu sous le nom de T3, qui devait être fabriqué dans une toute nouvelle usine située au Tennessee ? Formé sur des données jusqu'en octobre 2023. Dès 2029, l'usine se consacrera à la production de pick-ups à moteur thermique.

Un autre point intéressant existe. Ford ne renonce pas totalement à l'électrique, mais modifie son approche. Une équipe « commando » (skunkworks) basée en Californie développe une plateforme pour des véhicules électriques compacts et économiques, d'environ 30 000 dollars. L'intention est de concurrencer Tesla et les fabricants chinois sur le plan tarifaire, plutôt que sur celui de l'excès.

L'impact Trump et la réutilisation des usines

Pourquoi à ce moment précis ? Ici, le contexte politique a une grande importance. Avec un éventuel retour à l'administration Trump, les stimulants fédéraux (ce fameux crédit d'impôt de 7 500 dollars) et les normes d'émissions rigoureuses pourraient être remis en question. Sans ces soutiens, le modèle économique du Lightning, déjà fragile, s'écroule complètement. Ford prévoit un marché américain nettement moins propice aux véhicules entièrement électriques à court terme.

Vue aérienne usine Ford

Ce qui est le plus étonnant dans cette affaire, c'est la façon dont Ford va utiliser ses usines de batteries. L'entreprise a fait un investissement considérable dans des « gigafactories » situées au Kentucky. Au lieu de les fermer, Ford a décidé de les exploiter pour produire des batteries de stockage stationnaire.

Ces batteries ne seront pas utilisées dans des véhicules, mais plutôt dans des conteneurs destinés à stabiliser le réseau électrique ou à approvisionner des centres de données. C'est un marché en forte expansion, particulièrement à cause de la demande énergétique insensée de l'IA. Ainsi, un peu par obligation, Ford se transforme à la fois en fournisseur d'énergie et en constructeur automobile.

Il est évident que l'époque des monstres électriques de trois tonnes semble se terminer chez les fabricants traditionnels. Il n'y a tout simplement pas de rentabilité.